Carnet de voyage : À la découverte de Camopi (1/2)
Ajouté le 6 Juil 2016 | 1 commentaire
L'association Kamopi Wann nous a invité à l'inauguration de 15 canoës-kayaks, reçus grâce aux fonds européens (FEDER), le 2 juillet dernier. Originaire de Camopi, cette association nous a permis de découvrir cette commune, la 3ème plus grande de France par sa superficie.
Navigateurs de l'extrême
L'arrivée à Camopi se mérite. Après
2h30 de bus pour rejoindre
Saint-Georges, nous embarquons sur une grande pirogue qui nous emmène à
Saut Maripas, réputé le plus
dangereux et le plus
beau saut de Guyane. Pour passer le saut, nous nous arrêtons sur le
banc de sable, et nous
traversons les rochers pour récupérer
une pirogue de l'autre côté. L'exercice est
périlleux pour les piroguiers, beaucoup moins pour nous. Pour avertir
les navigateurs de venir récupérer les visiteurs, des
gens sont postés sur les rochers et envoient des
signaux en agitant
des fanions et des vêtements.
Le temps de
visiter les anciennes habitations et déjà nous repartons sous
la pluie. Cette fois, ce sera
4h de pirogue sans arrêt. Les paysages sont
magnifiques et imprégnés d'une atmosphère particulière. Nous naviguons sur
le fleuve Oyapock qui marque la
frontière entre le Brésil et la France. Plus nous avançons et plus il est facile de constater la
différence entre les deux rives. Le côté
brésilien est festif, rempli de village comme
Vila Bela, créé par et pour l'
orpaillage. Le côté
français est quant à lui
calme, peu habité et correspond bien à l'image d'un
parc national. Vers 17h, nous arrivons au
camp Mokata, qui sera notre hôte pour le week-end.
Camopi, premier aperçu
Après une douche (froide) et un petit déjeuner copieux, nous allons sur le
bourg de Camopi, à 5 minutes en pirogue du camp. Avec près de
1665 habitants (recensement de
2012), nous sommes curieux de voir
un des villages les plus isolés de France. Autrefois, il fallait une
autorisation préfectorale pour venir sur cette commune. Depuis
juin 2013, le bourg de Camopi est sortie de cette
Zone d'Accès Réglementée (ZAR), afin d'en faciliter son développement économique.
La première chose que l'on voit en arrivant au bourg de Camopi, c'est le grand
fromager de la place des fêtes. Il est
impressionnant et visible depuis presque tous les endroits du village. Les
maisons sont toutes
semblables, comme si elles avaient été amenées en kit. Une
école et un
collège se trouvent dans le bourg, ainsi qu'un
hall sportif qui abrite la piscine et l'équipe de
"Ma Guyane Nage", pour
1 mois et demi. Les
habitants sont
discrets et le calme règne sur le bourg. Un libre service, une boulangerie, un dispensaire, deux restaurants, et une base de gendarmerie forment l'ensemble du village.
En
septembre 2015, on annonçait l'ouverture de la
ligne aérienne Cayenne - Camopi pour les vacances de Pâques. En ce début des vacances d'été,
les habitants de Camopi attendent toujours que l'
aérogare ouvre.
Désenclaver Camopi pour y développer une
activité économique et tenter de
réduire les problèmes récurrents qu'on y retrouve, tel est bien l'objectif.
Inauguration des canoës-kayaks
Le
président de l'association
Kamopi Wann (les habitants de Camopi),
Edward Jean Baptiste, fait son discours en français. Il explique que l'association a
3 ans, qu'il a passé
son BAFA, spécialisation kayak, grâce aux
Centre d'Entraînement aux Méthodes d'Education Active (CEMEA) et à la
Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS). Comme lui, d'
autres jeunes de Camopi ont reçu des
formations et ont passé leurs BAFA. L'objectif est qu'ils
animent des activités culturelles et sportives au sein de la commune, afin d'éviter que les jeunes s'ennuient et ne tombent dans des mécanismes autodestructeurs.
Françoise Leconte (CEMEA) a aidé ces jeunes à monter leur
demande de subvention. Pour elle, cette inauguration c'est
l'aboutissement d'un travail de longue haleine. Le plus important dit elle, c'est
l'implication des Wann, de la communauté entière. Si le projet a été financé à
75% par les fonds européens du FEDER (à hauteur d'environ 11 000€), c'est parce que
la même opération ailleurs n'aurait certainement
pas eu le même impact. La priorité revient aux
activités structurantes dans les communes isolées, et cela fait bien écho à l'appel à manifestation d'intérêts passé par le Parc Amazonien de Guyane, il y a peu. De plus, de
telles initiatives peuvent à long terme développer des
envies et structurer des filières plus large comme
le tourisme local par exemple.
La parole de l'
Aprosep est porté par
Jean Cesto (Président). La structure a un
rôle d'employeur dans la commune, et en Guyane d'une manière générale. Que ce soit via des
contrats d'insertion, des emplois d'avenir ou des contrats en service civique, l'Aprosep coordonne la création d'emploi,
suit et encourage les jeunes à faire comme Edward.
Bonjour,
Je souhaite venir passer des vacances à Camopi , comment puis-je venir dans ce petit village typique de la France y passer un séjour agréable et culturel de ce département Français que je ne connais pas.
Merci pour la réponse.
Bien cordialement
Jean-Pierre Sedjerari
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