Carnet de voyage : À la découverte de Camopi (2/2)
Ajouté le 6 Juil 2016
Inauguration des canoë-kayaks (suite)
Finalement les discours se clotûrent par l'
adhésion de l'association à la
fédération française de canoë-kayaks (ffck) représenté par monsieur
Pierre Joubert. C'est le
10ème club de canoë-kayak de Guyane et on peut déjà imaginer les
échanges et les rencontres sportives possibles sur ce territoire garni de sauts. Avoir des
kayaks leur permet de découvrir un sport, d'avoir une activité, et de s'
épanouir dans un
domaine pour lequel ils sont
naturellement doués.
"Pey'o sibala'i Lé" ou
"Pedzote sidzé balaradj" pour
"Viens jouer dans l'eau avec nous". C'est le slogan de l'association, écrit dans les deux langues amérindienne (Wayãpi et Teko).
La mise à l'eau des kayaks est impressionnante tant l'
engouement des enfants est grand.
Tous se précipitent pour prendre un kayak et partir en faire. Pascal de la DJSCS encadre les jeunes avec Pierre Joubert.
Un jeu de passe à 10 commence entre les
kayaks rouges et les
kayaks verts. Les
kayaks verts l'emportent par
deux manches à une.
Camopi, la frontière entre deux mondes
Les
problèmes d'orpaillage se ressentent à Camopi. Le
20 février dernier,
deux habitants de Camopi (un chef coutumier et un agent du Parc Amazonien) ont tiré sur
une embarcation entrant illégalement en Guyane, avec à son bord
des garimpeiros. Suite à cet évènement,
la justice brésilienne a lancé des
mandats d'arrêts contre ces deux personnes.
Loin d'être
anodin, ce genre d'
accident est
récurrent dans la commune. En
2007 déjà, une affaire similaire avait eu lieu. Fatigués par les
allers-retours incessants des
orpailleurs brésiliens, qui
volent dans leurs abattis et
chassent sur les terres où eux n'ont plus le droit de le faire. Le dernier appel à l'aide du
Gran Man et des
chefs coutumiers date de
décembre 2015 et fait état des
rivières polluées par le mercure et des
tensions récurrentes entre les deux rives. Un autre rapport alourdit encore ces propos. Ils portent sur
le suicide des jeunes amérindiens et les causes de ce mal-être. Les
causes sont nombreuses et variées,
pression familiale et
culturelle, manque d'activité, et indirectement
internet. Avec cette ouverture sur le monde,
les amérindiens voient d'autant plus
les disparités qui existent
entre eux et le
monde "moderne".
Parmi les
propositions faites par la sénatrice, qui a écrit le rapport,
certaines font échos à des
actions comme celles menées par
Edward, Françoise, l'Aprosep et l'Europe. Créer des fonds pour
développer des activités dans les villages, lutter contre le désoeuvrement des jeunes, mettre en place des
formations professionnnelles utiles dans les villages, ou encore
mobiliser les connaissances ancestrales des amérindiens concernant la
forêt pour
la sauvegarder et y
développer des activités durables comme l'
éco-tourisme, ou la
recherche en biodiversité.
L'association Kamopi Wann, est un premier pas vers le
changement. Ce club de canoë propose de
la location de canoë-kayak à tous ceux qui le souhaitent (10€/jour), habitants, touristes ou encore professionnels. Et il y en a des choses à voir dans cette commune !
La crique Mémora préservée des impacts des activités d'orpaillage a
une faune et flore incroyable (jaguars,
loutres, atèles). La zone est de plus caractérisée par
la présence de vestiges archéologiques,
polissoirs et céramiques, qui attestent de l'
occupation précolombienne. Selon Pierre Joubert, il y a aussi
un lac avec de l'eau translucide, dans lequel on pourrait faire de la plongée. De plus, en parlant avec
Yves (gérant du camp Mokata), il y aurait également
un lac sur une montagne à 2h de pirogue de Camopi.
Avec l'ouverture de l'aérogare, Cayenne ne sera qu'à
40 minutes. Le
tourisme pourra se
développer, un peu à l'image de celui de Saül. D'ailleurs le
Parc Amazonien est en train d'établir
une carte des sentiers et des sites naturels à voir pour la commune de Camopi. Ils sont de plus en train de créer un
sentier de 3-4 km qui mènera à l'
inselberg Susu Bella qui culmine à
251 m.
L'
éco-tourisme sera peut être
la réconciliation entre ces deux mondes.
Informations et Contacts
- Mail : asso.kmopywann@outlook.fr
- Mail 2 : edwardjeanbaptiste2@gmail.com
- Tél : 0694.49.29.70
- Hébergement : Camp Mokata
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